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Déclaration liminaire CSA Académique Créteil du 15/09/2023

lundi 18 septembre 2023, par mis en ligne par Patricia Mangin

Madame la rectrice d’Académie,
Mesdames et messieurs les membres du CSA Académique,

Madame la Rectrice au nom de l’UNSA Éducation, nous vous souhaitons la bienvenue dans l’académie de Créteil.
Cette académie est riche, notamment, par sa complexité et son hétérogénéité. Nous espérons que dans le cadre des instances et des bilatérales, moments d’échange et de partage privilégiés, nous donnerons du sens à nos métiers et un cadre protecteur pour les personnels. Les 85 000 personnels de votre académie de Créteil en ont besoin. Nous faisons le vœu que cette nouvelle année scolaire se déroule sereinement dans un esprit de confiance mutuelle.

Nous tenions à rendre hommage à Monsieur Stéphane Vitel, décédé cet été, en effectuant une levée de doute d’alerte de télésurveillance dans son établissement dont il était le principal. Nos pensées vont à sa famille, ses collègues et ses élèves. Ce drame a mis en lumière les problématiques liées aux astreintes des équipes de direction et des consignes en cas de déclenchement d’alarme. L’UNSA Éducation de Créteil a d’ailleurs demandé à ce que ce sujet figure à l’ordre du jour de la prochaine formation spécialisée.

Aujourd’hui, nous sommes réunis pour un CSA académique de rentrée consacré aux conditions de rentrée. Nous souhaitons dans ce cadre abordé en liminaire plusieurs points.

L’espace médiatique en cette rentrée a été monopolisé par l’interdiction de l’abaya et ainsi a évincé toutes les difficultés RH. Or, cette rentrée est bien placée en termes de manque de moyens humains. Nombre d’établissements comptent des postes non - pourvus. Pour l’UNSA Éducation, le recrutement en masse de contractuels n’est pas la solution miracle au manque d’attractivité des postes de notre académie.

Nous constatons que des postes d’enseignants non - pourvus perdurent sur plus d’une année scolaire entière en particulier en voie professionnelle ou sur certains EPLE avec des petits BMP (Bloc de moyens provisoires). Nous souhaitons que les élèves puissent bénéficier d’une santé scolaire digne de ce nom avec des assistant- es sociaux et des infirmer- es scolaires dans chaque établissement. 70% des postes de médecins scolaires sont vacants !

L’hémorragie des MEN n’est pas prête de s’estomper alors que des départs en retraite auront lieu d’ici la fin de l’année scolaire. Il manque aussi des psy-EN, des CPE. Il est parfois difficile pour les personnels de remplir l’ensemble de leurs missions quand le quotidien consiste à pallier les absences de personnel et à effectuer des tâches qui ne sont pas de leur ressort.

Concernant la filière administrative, la rentrée a semblé moins chaotique uniquement pour les catégories C et B du fait de l’augmentation du nombre de lauréats reçus au concours. Toutefois, des structures sont encore non couvertes. Où en sommes nous ? Combien d’agent- es contractuel- les ont été sollicité- es sur ces postes de catégorie C et B ?

La situation est bien plus difficile pour les postes fléchés catégorie A. Nous constatons un turn-over important dans notre académie. L’employeur doit se poser la question du manque d’attractivité. Le déploiement d’OP@LE dans les EPLE n’y est pas pour rien.... Des solutions doivent être mises en place pour fidéliser ses personnels dans l’académie Créteil.

Enfin, nous tenions à remercier nos collègues de la DPAE2 qui ont travaillé d’arrache pieds pour corriger les anomalies du logiciel RenoiRH.

L’UNSA Éducation dénonce la mise en œuvre des remplacements de courte durée qui placent les équipes en tension sans régler les vrais problèmes.
Le gouvernement a décidé de faire du remplacement des enseignants dans le second degré un objet politique ne répondant pas aux problèmes de fond. Les chef- fes d’établissement ont désormais le pouvoir de modifier l’emploi du temps des professeurs ayant acceptés une mission de remplacement. Or, ceux-ci ne pourront la refuser « qu’avec un motif légitime d’absence ». Mais quel climat scolaire veut on établir dans les établissements avec de telles pratiques ? On ne résout pas une difficulté en générant du mécontentement.

Nous dénonçons aussi le principe du Pacte. Quand selon le dernier baromètre UNSA
Éducation de Créteil presque 8 enseignant- es sur 10 disent qu’ils et elles ne conseilleraient pas leur métier à leur entourage la logique du « travailler plus pour gagner plus », qui dégrade une qualité de vie au travail des enseignant- es déjà bien fragilisée, apparaît totalement hors sol car elle ne répond en rien aux attentes des personnels.
Pour conclure le manque criant d’attractivité de nos métiers couplé au manque d’attractivité de notre territoire n’est pas un sujet clos mais bel et bien un sujet d’actualité très prégnant.

Ce n’est pas faute de nombreuses alertes de l’UNSA Éducation de Créteil en instances et en bilatérales depuis plusieurs années. Des solutions pérennes existent et même au niveau académique. A l’employeur de faire des choix ambitieux pour ses personnels qui œuvrent sans vergogne au quotidien pour la réussite de tous les élèves.
Nous vous remercions pour votre écoute.

Maeve TREILLET & Antony DUBOIS
Titulaire CSA A. Suppléant CSA A.