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Madame la rectrice d’académie, Il y a quelques...
mardi 28 mai 2024, par
Madame la rectrice d’académie,
Il y a quelques mois, lors d’une audience que vous aviez accordé à A&I-UNSA, nous vous avions très simplement demandé d’honorer de votre présence une assemblée générale des secrétaires généraux d’EPLE. Vous nous aviez promis de le faire. Vous avez respecté votre engagement et vous n’imaginez peut-être pas à quel point c’est important pour nous.
Nous savons que vous n’êtes pas uniquement présente pour délivrer un message, d’autres s’en sont chargés plus ou moins maladroitement avant vous…mais aussi et peut être surtout pour écouter « ces oubliés et invisibles ». Nous faisons là, référence à un rapport sénatorial diffusé il y a quelques jours. Mais nous y reviendrons.
A&I-UNSA est une organisation syndicale réformiste qui s’efforce de répondre présent à chaque rendez-vous avec employeur et cela dans l’intérêt exclusif de tous les administratifs C, B ou A.
Le réformisme ne signifie pas la compromission !
Nous gardons notre liberté de parole et d’écriture dans le strict respect des personnes.
Nous avons ainsi écrit il y a quelques semaines « que la DPAE était un obstacle au déploiement du progiciel Op@le ».
Notre affirmation a choqué, elle se voulait volontairement excessive, mais aujourd’hui devant vous, madame la rectrice, nous pouvons le redire !
Nous le disons de suite, cela ne met en cause en aucun cas le travail réalisé par la cheffe de division et nos collègues (et nous insistons sur ce terme) de la DPAE.
Les postes vacants dans les secrétariats d’intendance et de direction.
Des collègues non formés aux nouveaux outils informatiques et à l’évolution constante de leurs missions.
Les absences de créations de postes, encore pour cette rentrée 2024/2025
Les secrétaires généraux sans secrétariat.
Les postes occupés sur du moyen terme (plusieurs années) par des contractuels…
Des établissements sans secrétaire général ou agent comptable !
Ce n’est plus supportable
Tout cela n’est pas du fait de la DPAE ou de sa cheffe de division mais bien d’un ministère qui avance à marche forcée ne prenant pas en considération la souffrance engendrée par des réformes bâclées et des logiciels inadaptés et défaillants.
Nous pouvons affirmer ici, que bien des collègues sont à bout, se sentant incompétents, dépassés, totalement déstabilisés alors qu’ils exercent parfois depuis plusieurs dizaines d’années, lorsqu’ils ne sont pas insultés par des parents d’élèves qui demandent quand leur bourse sera versée, des fournisseurs qui stoppent les livraisons et parfois, il faut bien le dire, des chefs d’établissements et des salles de professeurs qui ne veulent rien entendre « à nos problèmes, à notre désarrois » au prétexte que la continuité pédagogique ne doit pas être freinée par les disfonctionnements d’un logiciel.
Observation importante : lorsqu’un administratif se fait agresser, nous ne faisons jamais la « une » de BFM et il faut même parfois insister pour avoir un mot de réconfort de notre employeur.
Souffrance au travail, maltraitance ?
Nous, A&I-UNSA n’avons jamais demandé l’arrêt d’op@le ou de Renoir RH…, nous sommes en AG des secrétaires généraux, mais nous ne voulons pas passer sous silence les conséquences du déploiement de Renoir RH sur nos collègues des services et les conséquences parfois « dramatiques » sur les payes et sur la gestion de dossiers RH.
Nous avons travaillé efficacement et en direct avec madame la cheffe de division sur ce dossier en faisant inlassablement remonté les cas.
Cela n’a pas empêché une tension entre les services gestionnaires de payes et les agents. La période « la DPAE ne répond jamais ! » n’est que le résultat de la mise en œuvre de Renoir RH avec des personnels pas assez formés à cet outil. On parle de tension, mais on peut évoquer la méfiance et la perte de confiance. Dans ces cas tout devient contestable !
A&I-UNSA demande en priorité un renforcement des équipes de la DPAE afin que les personnels administratifs puissent avoir dans un délai raisonnable des réponses précises à leurs questions et un traitement efficient de leurs dossiers.
Que cela ne concerne « que 2 ou 3 % des agents » (entendu et non entendable), il n’empêche que dans certaines situations il s’agissait de pouvoir payer un loyer ou nourrir une famille ! rien que ça !
« 51757 oubliés d’un système » titre du rapport sénatorial. Nous avons diffusé l’intégralité du document sur les boites mel.
Quelques chiffres nationaux : l’effectif des administratifs : -21% de 2007 à 2022.
1 administratif pour 1000 personnels gérés contre 3 pour 1000 aux finances.
Des personnels moins qualifiés et moins bien rémunérés que dans les autres ministères.
L’argent ne fait pas le bien-être au travail !
Observation importante : A&I-UNSA Créteil est scandalisé par l’absence de revalorisation indemnitaire pour nos collègues adjoints administratifs !
Au moment où la technicité demandée relève plus de la catégorie B, cette décision est injuste et humiliante !
Les revalorisations indemnitaires importantes (l’indemnitaire n’entre pas dans le calcul des pensions) n’ont pas amélioré l’attractivité de notre académie (pour les autres académies non plus) :
-35% c’est le chiffre des inscriptions aux différents concours administratifs EN entre 2018 et 2023.
Le turn over ici ou ailleurs : le nombre des collègues contractuels a augmenté de 38% en 8 ans (2013/2021)
En 2021 44% des personnels administratifs contractuels avaient moins d’1 an d’ancienneté et 78% avaient moins de 5 ans d’ancienneté.
Avec tout cela, comment s’étonner de la fuite (pour ceux qui le peuvent) vers d’autres ministères ?
Comment et pourquoi s’étonner que nos collègues ne souhaitent plus assurer les missions de secrétaire général en EPLE ?
Nous voulons cependant souligner les particularités cristoliennes :
Un comité de suivi du déploiement op@le, mis en place et qui fonctionne bien.
Pour toute l’IDF, un indemnitaire uniformisé et nettement supérieur au reste du territoire.
Des relations plutôt fluides entre les organisations syndicales et les services. Dans les limites fixées par la loi de transformation de la fonction publique qui nous a évincé des CAP en particulier, accroissant ainsi le travail des services.
Un plan de requalification systématique de B en A pour les secrétaires généraux d’EPLE de l’académie. C’était dans notre projet syndical de 2014 et nous le voyons se réaliser ici à Créteil. Nous pouvons aussi saluer les requalifications de C en B pour lesquelles nous souhaitons une accélération.
Nous pourrions en citer d’autres toutes aussi positives.
Pour terminer il nous faut aborder devant vous quelques sujets sensibles :
La loi 3DS : Selon le code de l’éducation, le secrétaire général est l’interlocuteur privilégié de la collectivité (sous l’autorité du chef / de la cheffe d’établissement). Il n’y a plus d’échange sur le sujet de la loi 3DS avec le département du VDM. La région, de son côté a négocié une convention qui est loin de faire l’unanimité. Mais attention, il y a pire que le vote ou le rejet d’un vote, il y a les dérives et de ce côté-là la collectivité régionale n’est pas exempte de tout reproche.
Nous pensons avoir la même conclusion, madame la rectrice, en disant que le/la secrétaire général/e d’EPLE est fonctionnaire d’état de l’Education Nationale.
Nous condamnons fermement les décisions du conseil départemental de Seine et Marne qui retire aux secrétaires généraux leurs prérogatives tout en étant incapable d’assurer ces mêmes missions.
Le CIA : monsieur le secrétaire général Marin avait l’intention de réformer le CIA. Son départ (trop) rapide semble avoir stoppé net ce projet. Soyons très clair, quitte à déplaire à certains, le CIA n’est pas la prime de noël. Le CIA doit récompenser un travail exceptionnel et temporaire et son attribution doit être transparente !
Les bourses nationales : l’évolution est constante depuis des années. La possibilité d’anticiper cette année au moment même de l’inscription nous semble très positive.
Une remarque cependant : nous connaissons parfaitement les dates pour faire remonter nos états. Nous attendons cependant un peu de compréhension de la part du service académique des bourses, relativement à op@le. Lorsque nous ne pouvons pas c’est que nous ne pouvons pas !
Les missions du secrétaire général : depuis presque une année maintenant, le secrétaire général a remplacé l’adjoint gestionnaire. Ce changement ne fait plus l’unanimité que le précédent.
Nous souhaitons qu’une réflexion soit menée sur l’évolution des missions du SG. Au moment où les collectivités ont la tentation de réduire notre champ d’action, notre employeur ne doit il pas clarifier les choses. Le secrétaire général, S+1 de tous les personnels administratifs, nous disons bien : tous ! même ceux du secrétariat de direction ?
Le CET et le télétravail : Pour le télétravail, nous savons qu’un GT est programmé début juin, ce sera l’occasion d’échanger. Pour le compte épargne temps, tout le monde sait (je pense) que comme tous les membres de l’équipe de direction, le SG d’EPLE est en poste entre 45 et 60h par semaine. Nous sommes bien conscients que le paiement de ces heures supplémentaires n’est pas gérable.
Par contre, rendre possible la comptabilisation de ces heures pour nous permettre de profiter un peu plus tôt d’une « nouvelle vie » est possible. Nous le demandons de nouveau. Nous, car je me classe dans cette catégorie, n’aurions pas à faire subir à nos partenaires et collègues de la communauté éducative notre délabrement physique et mental plus ou moins entamé.
Pardon pour cette déclaration un peu longue, mais nous avions beaucoup à dire.
Merci pour votre patiente et indulgente attention.