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Déclaration liminaire de la formation spécialisée du CSA académique du 27/09/2023

vendredi 29 septembre 2023, par mis en ligne par Patricia Mangin

Madame la rectrice d’Académie,
Mesdames et messieurs les membres de la formation spécialisée du CSA académique,

Le baromètre des métiers 2023 indique que moins d’un personnel sur deux (46,46%) de l’académie de Créteil considère que leurs conditions de travail ne sont pas satisfaisantes. Ils étaient un peu plus d’un tiers en 2016.
Les personnels de Créteil estiment selon ce sondage pour plus de 67% que leurs conditions de travail ne se sont pas améliorées. On peut se demander pourquoi ? Quelle est la cause de ce sentiment de conditions de travail dégradées ? L’UNSA Education de Créteil dénonce depuis plusieurs années la situation de pénurie généralisée dans tous les corps de métiers qui accroît la charge de travail autant qu’elle dégrade la qualité de vie au travail.

Si le ministère comme l’École ne peut pas tout, une revalorisation plus ambitieuse et plus juste des personnels, de tous les personnels de l’éducation nationale aurait sans doute permis de résoudre, au moins partiellement, les questions d’attractivité des métiers. La désaffection des métiers liés à la santé, au sein de notre ministère, aurait dû être prise en charge depuis longtemps. La charge de travail enferme les personnels dans un dilemme pour déterminer les tâches taches qu’ils doivent abandonner.

D’ailleurs, depuis 4 ans, le SNMSU UNSA a régulièrement demandé à Monsieur le recteur, AUVERLOT, une lettre de cadrage des missions des médecins scolaires qui ne sont plus que 21 sur 100 postes budgétés dans notre académie. Ces éléments font partie des conditions de travail impactant la santé des personnels et auxquelles l’employeur ne peut soustraire sa responsabilité.

  • Que dire des conditions de travail notamment en Seine et Marne où l’on nous rapporte que les AESH vont être redéployés de la maternelle au lycée. Ainsi des collègues vont accompagner jusqu’à plus de 11 élèves.
  • Que fait l’employeur pour assurer des conditions d’exercice et de réussite pour ces personnels et ces élèves ? Voici un exemple parmi tant d’autres ou l’employeur organise lui-même la démotivation de ses personnels.

Le manque de personnel dû au manque d’attractivité de notre territoire n’est pas la seule cause de conditions de travail dégradées. Les applications RenoiRH et Op@le atteignent des sommets de maltraitance pour les gestionnaires RH et les personnels administratifs en EPLE. Tout le monde en convient : ces logiciels sont mal conçus, mal calibrés, et leurs déploiements mal anticipés. Ils apportent une surcharge évidente de travail engendrant des RPS et une souffrance au travail intolérable. Le silence de notre employeur est pesant, créant désarroi, colère et incompréhension de la part des agents concernés. Par ailleurs, l’UNSA Éducation dénonce le fait que toutes ces applications sont déployées sans véritable plan de formation et sans accompagnement à la hauteur.

Nous saluons la volonté de notre employeur que ce déploiement soit le moins pénible possible pour les utilisateurs et sans conséquence pour les familles et les fournisseurs… Mais les mots n’ont de sens que si les actes suivent.

Comme il a été évoqué lors du CSA du 15 septembre dernier, les fortes chaleurs ont perturbées la rentrée dans de nombreux établissements :

  • Bâtiments inadaptées au niveau thermique,
  • Aération des salles de classe défectueuse,
  • Eau impropre à la consommation.
  • La liste n’est pas exhaustive.

Comme l’indique le dossier de presse du ministère de l’éducation nationale, l’École doit être « le premier lieu de l’engagement pour la transition écologique ». Le plan national pour faire face aux vagues de chaleur qui date de juin dernier n’évoque que très partiellement les écoles et les établissements scolaires et se concentre sur la période des vacances. L’Éducation nationale doit jouer un rôle clé à lutter dans l’adaptation de notre société au changement climatique et elle doit s’engager dans la transition écologique. Pour le moment, 2 milliards d’euros sont prévus pour la rénovation de 10000 écoles, mais selon les estimations, il faudrait 40 milliards pour l’ensemble des 60 000 établissements scolaires. L’UNSA Éducation fait du virage écologique de notre société, pour faire face au changement climatique, une priorité. Ce sujet sera d’ailleurs un thème central durant l’évènement que nous organisons le 16 novembre prochain : le rendez-vous annuel des métiers de l’éducation.

Nous avons pris acte d’une amélioration du recrutement du service de médecine de prévention Toutefois, les ETP pourvus sont encore en nombre insuffisant pour couvrir tous les besoins et recevoir les agents dans des délais raisonnables. Les 80 000 personnels de l’académie de Créteil méritent une médecine de prévention efficace au regard des conditions de travail difficiles dans lesquelles ils exercent. Certaines situations ne peuvent attendre.

Enfin, il nous apparaît essentiel de faire un point sur les protocoles de télésurveillances dans les établissements. Le décès de Stéphane Vitel cet été a suscité désarroi et questionnements en particulier de la part des équipes de direction.
Dans notre académie, il existe une multitude de moyens d’alerte. Commençons par le plus archaïque : une alerte sonore, une sirène sonne. Dans ce cas, les personnels logés se déplacent pour effectuer une levée de doute, à l’aveugle, sans savoir où l’infraction a eu lieu.
Des alarmes sous écoute peuvent être également déclenchées. La société mandatée par la collectivité contacte alors les personnels (en général l’adjoint gestionnaire (secrétaire général) en première intention, le chef d’établissement et son adjoint pédagogique, le personnel ATTEE logé) pour faire état en cas de suspicion.
Dans certains établissements, il y a un passage d’un « rondier », à la charge de l’établissement en cas de déclenchement de 22H00 à 6h00 du matin, les week-ends et pendant les congés. Sinon un appel de la télésurveillance à l’équipe de direction peut être émis. Le département du Val-de-Marne expertise un nouveau système : alarme par application sur téléphone portable avec séquence de photos là où l’alarme s’est mise en route.
Nous exigeons avec votre aide, que les collectivités territoriales mettent en place dans tous les établissements un système de télésurveillance en lien soit avec une société de sécurité soit la police et non plus uniquement en lien avec les personnels logés. Ces personnels doivent toutefois être informés de tout incident. Il est nécessaire que la prise en charge d’un tel système soit supportée par les collectivités territoriales, propriétaires du bâti. Vous en conviendrez que les établissements n’ont pas à rogner sur leur budget pour financer un tel service.

Par ailleurs, nous souhaitons que l’employeur envoie des consignes claires en matière de permanence de sécurité des locaux et de télésurveillance dans les établissements. Il en va de la préservation de l’intégrité physique et psychologique des personnels concernés.

Nous vous remercions pour votre attention.

Maeve TREILLET & Antony DUBOIS
UNSA Education Créteil