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DECLARATION CAPA DES AAE DU 20/12/2019
vendredi 20 décembre 2019, par
Monsieur le Président de la CAPA des AAE,
Mesdames et Messieurs les représentants de l’administration,
Chers collègues,
Cette CAPA se déroule dans un climat de tension au niveau national extrême. Même si cette instance n’a pas compétence pour ce type de réforme on ne peut que déplorer les conditions dans lesquelles se déroule ce débat ou plutôt cette absence de débat.
Face à la pression, le 13 décembre le ministre Blanquer a tenté de rassurer : les pensions ne baisseront pas pour les enseignants, mais quid des administratifs dont l’indemnitaire est particulièrement injuste et inégal entre les ministères et d’une académie à l’autre. Vous rendez vous compte qu’un adjoint administratif dans l’académie de Créteil aura une pension de retraite inférieure à son collègue de Versailles ou d’une autre académie, sachant qu’il exerce les mêmes missions.
Pour rester sur des considérations nationales, la loi de transformation de la fonction publique a vu certains de ses effets s’aggraver par le dispositif réglementaire adopté pour sa mise en œuvre : mobilité qui va voir les agents abandonnés pour l’essentiel de la procédure et seuls face à leur employeur. Ce nouveau dispositif comporte un risque réel : l’arbitraire par erreur, qui comme chacun sait est humain et souvent involontaire, cela ne peut que dégrader les relations entre les agents et leur hiérarchie et conduire à la judiciarisation des rapports sociaux. Tout ceci c’est très bientôt…. puisque le mouvement intra académique a déjà commencé.
D’ailleurs AMIA est ouvert depuis le 10 décembre et la circulaire du mouvement inter académique est parvenue sur les boites ce le 18 décembre.
Pour en venir à l’académie de Créteil,
L’UNSA a été alertée et cela a fait l’objet de la déclaration au CHSCTA du 9 décembre 2019 : par des collègues, souvent nouveaux adjoints gestionnaires, qui sont moralement épuisés et en grande difficulté seulement trois mois après la rentrée.
Dès leur prise de fonction, ils doivent gérer et s’absenter afin de se former. Ces formations s’étalent plusieurs jours dans la semaine et sur plusieurs semaines. Cette première année est intense et très chronophage, sans aide logistique ou tuilage qui permettrait de les remplacer pendant ce temps de formation.
Le retour dans l’établissement devient stressant car leur absence ne laisse personne indifférent.
La pression exercée est parfois forte, trop forte, venant de la hiérarchie mais aussi des autres membres du personnel. La gestion matérielle dans des structures parfois totalement déstabilisées ou déstructurées. L’encadrement de l’équipe d’ATTEE à assurer (fiches de postes, emplois du temps à mettre en place…). Les enseignants, dont les demandes sont parfois à satisfaire dans des délais très courts. Enfin, la gestion financière, qui parfois, semble bien éloignée dans sa pratique, des règles élémentaires de la comptabilité publique.
Nous mesurons la gravité de ces écrits. Il y a dans certains établissements des agissements inadmissibles ! Ces agissements mis en évidence par nos jeunes collègues constituent une des raisons des pressions malsaines qu’ils subissent.
Cette pression est si forte qu’elle démoralise, voire terrifie peu à peu nos collègues qui, débutants dans la profession, se sentent de plus en plus isolés, se culpabilisent par peur de mal faire et ou de ne pas tenir les délais, perdus et harcelés, ils n’arrivent plus à maîtriser leur journée. Certains envisagent la démission mais pire d’autres parlent de suicide. l’UNSA éducation a tiré la sonnette d’alarme.
Nous sommes très inquiets quant à la situation RH de l’académie, lors de l’entretien du 11 décembre avec Mme Henry et Mme Leroy, une quinzaine de situations difficiles ont été évoquées. Nous savons aussi qu’un certain nombre de collègues ne se manifestent pas du tout ou pas auprès de nous.
Les origines de ces difficultés : elles sont multiples mais surtout le fait de la non affectation de titulaires sur des postes de gestionnaires souvent déjà sinistrés, des contractuels au statut déplorable à qui l’on demande l’impossible. Des agences comptables surchargées faute de fondé de pouvoir pour lesquels d’ailleurs les comptables ne peuvent donner leur avis lors du recrutement, ou faute de personnels compétents, des comptables qui doivent intervenir et même faire la comptabilité budgétaire des établissements rattachés. Des professeurs en reconversion, avec des tuteurs qui ne sont nullement rémunérés, aucune rencontre avec un référent pour favoriser leur insertion avec des évaluations périodiques : certains ont un profil psychologique particulier. Des congés maladie longs non remplacés.
Des relations Ordonnateur / Gestionnaire compliquées certaines situations relevant du harcèlement moral. Les relations avec les collectivités deviennent de plus en plus difficiles du fait de leurs contraintes budgétaires draconiennes. En tant que représentant du personnel nous pensons pouvoir dire que jamais la situation n’a été aussi » tragique » depuis que nous appartenons à cette académie et pour certains depuis très longtemps
Concernant l’indemnitaire, c’est le « serpent de mer » : l’alignement des comptables sur l’académie de Versailles avec effet au 01.09.2019 se fait toujours attendre, aucun effet paye à ce jour. Les comptables ne se bousculent pas pour venir à Créteil, académie qui a aussi de grosses agences comptables sans toujours les moyens correspondants. Enfin nous rappelons que la prime de Noël uniforme pour tous quelle que soit la valeur de l’agent constitue pour nous une « injustice ». Drôle de CIA (Complément Indemnitaire Annuel).
Concernant les services, il est à déplorer des problèmes RH , un turn over des personnels important, des postes qui restent non pourvus plusieurs mois.
Par ailleurs, nous regrettons de ne pas avoir eu la suite du mouvement après la CAPA du 22 mai 2019 comme s’y était engagée la DAP. Pourtant il y avait un grand nombre de postes non pourvus et il nous est impossible de connaître l’état réel des affectations sans vos listings.
Enfin s’agissant de l’ordre du jour de cette CAPA consacrée essentiellement aux évaluations professionnelles, le syndicat AETI ne se satisfera pas d’un retour d’évaluations qui ne sera pas complet.
En effet, chaque agent a droit à être évalué. Les collègues AAE seront d’autant plus pénalisés que pour postuler à des postes BIEP il leur faut fournir la dernière évaluation les concernant.
Merci de votre attention.
Les commissaires paritaires AETI
S. JURAVER et E. DHAISNE
X. GUENSER et O. FRENET
D. DUPASQUIER et M. PAWLIK